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la Race Across Switzerland

Dernière mise à jour : 28 août 2023


Mon départ de la Race across Switzerland

Dans le monde du cyclisme, il existe des courses qui transcendent et qui sont plus que des simples compétitions sportives. Ce sont des voyages où l'asphalte et les montagnes deviennent un terrain de découverte de soi, de lutte contre les limites physiques et mentales, et de communion avec les autres et la nature elle-même. La Race Across Switzerland n'est pas simplement une épreuve de vélo ; c'est un symbole de tout ce qui peut être beau dans le sport.


La joie est là, dans chaque sourire échangé avec un autre concurrent, dans chaque vue panoramique qui récompense une montée difficile. Le partage est incarné dans les encouragements mutuels, les repas pris ensemble au bord de la route, les histoires racontées pour aider à passer les kilomètres. La persévérance se trouve dans chaque coup de pédale, chaque montée, chaque moment où l'on refuse d'abandonner même quand tout le corps crie d'arrêter. La douleur est un compagnon constant, un rappel du défi, mais aussi un enseignant, montrant la voie vers une compréhension plus profonde de soi.


Et puis il y a l'abnégation, cette qualité qui permet aux cyclistes de mettre de côté leurs besoins et désirs personnels pour poursuivre quelque chose de plus grand. Qu'il s'agisse de terminer la course, d'atteindre un nouveau record personnel, ou simplement de faire partie de cette communauté extraordinaire, l'abnégation est le cœur et l'âme de cette expérience.


La Race Across Switzerland n'est pas pour tout le monde, il faut être prêt physiquement mais aussi mentalement. C'est une aventure pour ceux qui cherchent à comprendre ce que signifie vraiment être vivant, pour ceux qui veulent aller au-delà de ce qu'ils pensaient être leurs limites, pour ceux qui veulent toucher le cœur même de ce que signifie être « ultra-ordinaire ».


Rejoignez-moi dans cette histoire, alors que je reviens sur mon expérience dans cette course extraordinaire. C'est une histoire de vélo, oui, mais c'est aussi une histoire d'amour, de lutte et de découverte. C'est mon histoire dans la Race Across Switzerland.

Mon départ de la Race across Switzerland

La Première Boucle : Un Voyage d'Éveil (200km)


Le départ de la course était un moment à couper le souffle, marqué par des battements de cœur rapides et une grande excitation. La première boucle, composée de 200 kilomètres, était une invitation à découvrir non seulement les splendides paysages suisses mais aussi mes propres limites.


· Ascension du Col de Saint-Cergue : Les premiers kilomètres étaient une introduction à ce qui m'attendait. L'ascension du col de Saint-Cergue s'est présentée comme un défi initial, une montée où chaque tour de pédale était une révélation. La sueur coulait, mais avec elle venait un sentiment d'accomplissement, et la beauté du lac Léman de mon dos me saluait.


· La Route des Montagnes et le Plateau du Jura : Après le col, la route des montagnes m'a emmené sur le plateau du Jura. C'était un paysage de rêve, où les alpages et les bovins semblaient faire partie d'une toile magnifique. La sensation de liberté était presque palpable, et je me sentais en harmonie avec la nature, perdu dans une danse silencieuse avec la route sous le tintements des cloches...


· Autour du Lac de Joux et Vallorbe : Le passage autour du lac de Joux a été un moment de sérénité. Le scintillement de l'eau était comme un miroir de mes pensées, et le Brassus, puis Vallorbe, étaient des étapes magnifiques dans mon voyage . La route était à la fois mon adversaire et mon amie, guidant mes réflexions et m'encourageant à aller plus loin.


· Retour à Lausanne et Repos : Le retour à Lausanne a été marqué par des sentiments mélangés. La première boucle était derrière moi, et je me sentais à la fois fatigué et heureux. La base de vie était un havre de repos, où je m'arrêtais pendant 1h15. La douche était un vrai plaisir, et le ravitaillement un moment de joie énorme où j’ai pu partager mes premiers récits à Elio, Arnaud Manzanini, et la directrice de course Marjorie de Goumoëns.


La première boucle était bien plus qu'une simple boucle à vélo. C'était un voyage d'éveil, une exploration de mes émotions, de mes envies et de mes peurs. Chaque détail de la route, chaque montée et descente, chaque vue panoramique était comme un chapitre d'une histoire plus vaste. C’était la préparation pour ce qui allait suivre, et un rappel que la course n'était pas seulement une épreuve physique mais aussi une aventure mentale et peut être un peu spirituelle. Le vélo était mon compagnon, et la route mon guide, alors que je me lançais dans un voyage qui allait me changer pour longtemps.

La Deuxième Boucle : Une Odyssée de l’Âme (335km)


La deuxième boucle commençait comme une invitation à une aventure plus profonde. Après le repos et la douche revigorante à Lausanne, je me sentais prêt, mais une vague d'incertitude planait dans l'air. La route s'étendait devant moi, pleine de mystères et de défis inconnus.


· Vers Yverdon et le Col de l'Aiguillon : En partant en direction d'Yverdon, le paysage changea peu à peu, devenant plus sauvage et plus exigeant. Le col de l'Aiguillon se tenait devant moi comme un juge silencieux, me testant à chaque virage. En atteignant le sommet de nuit, l'épuisement commença à se faire sentir, mais la descente sur Auberson fut un soulagement. Là, le ravitaillement en Rösti par un concurrent qui était sur le 1000km fut un moment chaleureux, une récompense délicieuse qui m'apporta du réconfort.


· Traversée de la Brévine et Faim au Locle : La route de nuit fut un défi mental. Traverser la Brévine avec son froid glacial fut une épreuve de force. Mes mains tremblaient, et chaque souffle devenait une corvée. Au Locle, la faim me tenaillait, et je me suis jeté sur les snacks d'un distributeur Selecta comme un homme affamé.


· La pause dans l’abri : Le chemin vers les Brenets fut extrêmement fatiguant. Mes muscles criaient, et mes yeux commençaient à se fermer. Le blackout me guettait, et je savais que je devais me reposer. Me blottir dans mon bivy de survie fut à la fois une défaite et un soulagement. Le sommeil était agité, mais nécessaire. J’ai dormi 1h30.


· Descente Vers le Doubs et Montée du Chasseral : La route vers le Doubs était comme une descente dans mes peurs les plus profondes. Le froid était si intense surement amplifié par la fatigue me mordant à chaque tour de pédale. Je maudissais tout, mais je continuais. Après le Breuleux et un arrêt de 1h dans une boulangerie à Saint Imier ou j’ai mangé de la pizza, un sandwich et bu 2 cannettes de Coca, le Chasseral attendait. Une montée interminable qui semblait se moquer de moi. Chaque mètre gagné était une victoire.

Race across Switzerland

· Rencontre avec les Anges Gardiens : La route me pesait, et les doutes s'accumulaient. Mais c'est alors que j'ai trouvé mes anges gardiens (@tiff_per et @estiedlz), un binôme sur la course de 300km qui m'ont vu dans ma détresse. Nous avons partagé la route, nos peurs, et nos espoirs. Nous étions unis dans la douleur et la détermination, et chaque fontaine était un lieu de répit et de réflexion. Nous nous arrêtons tous les 10km pour se reposer mais nous avançons.


· L'Approche de l'Arrivée : Les derniers kilomètres ont été un mélange de douleur, d'extase et de bienveillance entre nous. Nous étions brisés mais déterminés, chacun portant l'autre à travers les côtes et les vallées. Le lien qui nous unissait était plus fort que la fatigue, et nous avons trouvé la force de poursuivre, motivés par la joie de l'effort partagé. Quand Alexandra (Mon épouse) m'a pris dans ses bras à Bulle, j'ai su que je pouvais continuer. Ses yeux étaient pleins d'amour et de fierté, et j'ai trouvé en eux la force de continuer.


La deuxième boucle fut une odyssée, un voyage à travers mes peurs et mes espoirs. Chaque kilomètre était un pas de plus vers la compréhension de moi-même et du pourquoi de mon défi. Ce fut une bataille, une danse, et une méditation, le tout enlacé dans les virages des ascensions d'une Suisse magnifique et impitoyable.


La Race Across Switzerland s'est achevée, mais les échos de cette aventure résonnent encore dans mon cœur et mon esprit. Plus qu'une course, c'était une leçon de vie, une expérience inestimable qui m'a révélé des vérités profondes.


J'ai appris la valeur de la persévérance, de continuer à avancer même quand tout semble perdu. Chaque kilomètre a été une bataille, chaque montée une épreuve, mais j'ai découvert une force en moi que je ne connaissais pas ou plus.

Race across Switzerland

J'ai appris le pouvoir du partage et de la communauté. Les visages amis, les encouragements des autres coureurs, et même la simple présence de la nature autour de moi ont été des sources d'inspiration et de réconfort. Nous étions tous liés par cette épreuve, unis dans notre quête.


J'ai appris la douleur de l'effort et l'extrême joie de l’arrivée. Chaque douleur, chaque crampes, chaque moment d'épuisement était un pas vers mon objectif, une preuve de mon engagement. Et quand j'ai franchi cette ligne d'arrivée, les larmes dans mes yeux étaient un mélange de joie, de soulagement, et de fierté pure surement très égoïste.


J'ai appris l'importance de l'abnégation, de mettre de côté l'ego et de se concentrer sur l'objectif. C'était un voyage intérieur autant qu'une course physique.

Race across Switzerland

Mais peut-être plus que tout, j'ai appris que la vie elle-même est une course. Il y a des hauts et des bas, des défis et des triomphes. Il y a des moments où vous voulez abandonner et des moments où vous vous sentez invincible. Et tout comme dans la Race Across Switzerland, ce qui compte vraiment, c'est de continuer à avancer, de croire en soi, et de savourer chaque instant.


Cette course était plus qu'une épreuve sportive. C'était une expérience qui m'a changé et m'a fait grandir. Je suis reconnaissant pour chaque moment, chaque kilomètre, chaque personne que j'ai rencontrée en chemin.


La Race Across Switzerland restera à jamais gravée dans mon cœur, non pas simplement comme une course, mais comme un chapitre essentiel du voyage de ma vie. C'est une expérience que je n’oublierai jamais, et un rappel que peu importe la route que nous choisissons, c'est le voyage qui compte vraiment.




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