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  • le casque rose

La Race Across France

Dernière mise à jour : 20 avr. 2023

Les premiers mots, les premières phrases d'un blog ne sont pas toujours simples. Le casque rose est un blog de test de matériel, mais aussi un blog de récits "émotion" d'événements, de courses, de personnalités…


Et pour commencer ce blog, il est important de commencer par quelque chose de marquant, de fort qui pourra vous faire comprendre mes ressentis, mes joies, mes doutes et tout ce que le vélo peut apporter dans une vie.

La vie est un jeu

Le 12 janvier 2022, fut le début de cette aventure extraordinaire. Avec mon ami d'enfance et témoin de mariage, Raph Csd, nous nous sommes inscrits sur la #raceacrossfrance. Une course ultra distance qui se compose de 4 monuments, la 2500Km, la 1000km, la 500 et 300km.


Sûrs de notre force mais sans expérience nous nous inscrivons sur la 500km (538km qui part de Saint-Jean-en Royans directions Mandelieu-la-Napoule).


Mal nous en a pris : Après un mois de janvier, février, mars, avril et mai d'entraînement nous devons nous résoudre d'envoyer un message à @arnaudmanzanini pour lui demander de downgrader notre inscription sur le 300km (368km).


Premier apprentissage : la vie est un jeu, mais l'aventure doit se préparer. Le travail, la météo, la vie de famille ne permettent pas de rouler 400km par semaine sans porter préjudice soit à la famille (le plus important) soit le travail. (he oui c'est important aussi)

Bienveillance

Vendredi 24 juin, nous sommes à Mormoiron pour le check matériel et le briefing d'avant course. Nous avons tout le matériel obligatoire et nous attendons Monsieur Manzanini.


Un drame est survenu l'avant-veille sur le parcours 2500km... Arnaud prend son temps… nous dit de faire attention… et surtout nous parle d'aide, d'entraide, de poser des questions aux autres participants (et non concurrents) qui sont au bord de la route. Il nous parle de nous faire plaisir, d'aller chercher en plus profond de soit cette étincelle de bonheur qui nous fait vivre notre rêve.


Deuxième apprentissage : La bienveillance. Quel bonheur d'entendre tous ses mots la veille d'une course, quelle bonheur d'entendre une légende nous dire que l'on a de la chance d'être là, de faire une course qui va nous permettre de nous connaître un peu plus et qu'en plus de tout ca, il faut prendre soin de soi...mais aussi de l'autre...

"Vous avez le droit de craquer mais n'abandonnez jamais" Steven le Hyaric

Départ 12h51 pour notre équipe… Arnaud est là au départ à faire le décompte...


Moi à Arnaud: "On se revoit à Mandelieu !!"

Arnaud: "On verra… peut être…"

Moi: "Gloups..."

Nous commençons avec les jambes, nous commençons tranquillement. Au bout de 56 minutes nous voilà à Malaucène pour attaquer le géant de Provence, la Mecque des cyclistes, le Ventoux...


On grimpe tranquillement, on fait un peu l'accordéon avec Raph, car il a des jambes de feux... J'avance à mon rythme, j'essaie de ne pas dépasser 160 pulsations par minute. IMPOSSIBLE. Je plafonne à 175 pulsations pendant les 2h30 de montée. On se fait doubler par des gars à bloc...(il reste pourtant 340km) et déjà certains concurrents marchent à côté de leurs vélos. Bref, on arrive au sommet, on se fait une petite photo de beau gosse et nous redescendons par Bédoin.



Nous arrivons à la base de vie de Venasque, nous remplissons les bidons et zou nous repartons vite vite pour attaquer une petite session #gravel d'une dizaine de kilomètres pour rejoindre la route direction les Gorges de la Nesque.


DUUUUUR mais super beau... Après 7h20 de vélo et 122km nous sortons de la trace pour monter à Sault trouver une vingtaine de concurrents en train de manger des Wraps dans l'unique restaurant ouvert du village. Nous faisons de même. Puis nous achetons de l'eau et zou c'est parti pour la nuit...


Au 140ème kilomètre la mécanique casse pour mon binôme, une crevaison qui éclate son pneu... la chance, il a pris un pneu de rechange (alors que moi, je lui disais avant le départ que c'était peut être un peu exagéré... FAUX, toujours écouter son instinct).


Nous repartons direction Manosque. Vers minuit sur place, nous voyons des concurrents au McDO ou Burger King du coin, mais nous continuons pour nous arrêter prendre de l'eau dans un Kebab un peu plus loin. Ça sera des barres pour nous cette nuit.


Au bout de 13h30 de course soit 2h du matin, je fatigue et propose de dormir un peu à Riez sur un banc. Nous nous arrêtons 20 minutes mais le froid nous saisit tellement que nous décidons de mettre des habits secs et de continuer la route.


Moustiers-Sainte-Marie au bout de 230km et 15h de course puis début des magnifiques Gorges du Verdon que nous n'avons pas vu, il fait nuit... Nous sortons des gorges et commençons le plus dur de la course, un faux plat pour aller chercher Castellane... C'est beau, certes, mais les jambes sont fatiguées, les douleurs au cul arrivent... on commence à avoir la dalle...


6h du Matin Castellane, 30 participants arrivent en même temps à l'entrée du village...

Une boulangerie...

Un carnage...


On a défoncé la boulangerie. Pizza, pain au chocolat, coca, croissant, café, eau... Je pense que le type à 8h du matin, il avait fait son chiffre d'affaires du week-end.


Le moral est au plus bas car la barrière des 24h nous semble impossible à atteindre. 18h30 que l'on pédale, il reste encore 100km et pas mal de dénivelé.


Avec Raph, on appuie un peu plus, la pizza fait son effet. Lac de Chaudanne sur notre gauche, on attaque le col de Saint Barnabé comme des fous et les jambes tiennent... Waou... 290km et 19h49 de course... Il nous reste 4h avant la limite horaire... Tiens on va peut être y arriver...


314km, 21h de course, Col de Bleine, on se dit c'est bon plus que de la descente on va y arriver.

On arrive à Grasse après de nombreux faux plats... Et on se perd... Lors du brief d'avant course on nous dit que la trace est fausse et qu'il faut prendre un virage

30 mètres plus loin que la trace... Mais on ne trouve pas ce foutu virage...

On arrive dans Grasse au bout de 22h35 et on en sort au bout de 22h50. J'étais anéanti.

Et là, le mantra du vainqueur de la RAF 2500km Steven le Hyaric me frappe au visage.


Troisième apprentissage: vous avez le droit de craquer, mais n'abandonnez jamais.

Que ce fut dur de se dire que peut-être nous n'allons pas arriver à tenir les délais...


La fin fut tout aussi éprouvant, mais nous tenons un certains rythme qui, gonflé par l'espoir d'arriver dans les temps, nous permet de croire en la possibilité de notre aventure...


Nous passons juste à temps le triathlon de Nice et la route n'est pas coupée pour nous... Nous allons avoir la chance de finir dans les temps... Quelle tristesse pour ceux qui sont passé 5 minutes après nous et qui ont dû faire 30km de plus ou d'attendre plus de 1h...


Après 23h20, nous arrivons dans l'anarchie de Mandelieu. Nous étions si bien , seul cette nuit, seul dans le Verdon, la Nesque ou sur le Ventoux… Mais nous finissons dans le vacarme des voitures qui nous klaxonne car nous ne sommes sûrement plus très lucide de nos gestes.

Nous arrivons sur un petit bout de port de Mandelieu sans eau, sans Coca, sans rien. On nous prend notre GPS puis on nous dit qu'il faut aller 3km plus loin pour pouvoir se poser, manger, récupérer les affaires et se doucher...

Nous sommes éclatés...


Passons outre ceci car sur les 24h de course et d'organisation au top, de bienveillance et de sourire, il n'y a eu que 5 minutes moins bien, mais sur le casque rose on se dit tout :)


Pour conclure, en arrivant je me suis dit plus jamais... Le lendemain je me suis dit "je réfléchis" et 3 jours après j'étais sur internet pour regarder toutes les courses qui existent en ultra distance.

On vit qu'une fois...

#laviebordel et oui la vie bordel... On vit qu'une fois, et faire une course de 24h, assis sur son vélo permet de faire une grande introspection. C'est un peu un yoga permanent.


Je suis revenu transformé de cette course, la #RAF m'a permis de réfléchir, et de me poser les bonnes questions. Le plus important pour moi c'est ma famille. Je veux voir grandir mes enfants et vivre avec eux... J'ai demandé depuis de baisser mon taux de travail de 20% pour être avec eux, pour vivre et ne jamais avoir de regret...


Le casque rose n'était pas rose sur cette course, mais le sera tout bientôt pour des nouvelles aventures...











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